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jeudi 21 janvier 2016

MUSEO della CARTA e della FILIGRANA

Fabriano. Musée du papier et du filigrane.

Comme toujours, dur dur de tirer la substantifique moelle de tant d informations et de photos!!!

Huit photos pour vous montrer le procédé de fabrication du papier et des filigranes, utilisé du XIVème au XVIIIème ici à Fabriano. Quatre siècles sans changement majeur, jusqu'à l arrivée des machines à vapeur...

On se replace dans l histoire... Les premiers à faire du papier furent les chinois et les arabes.  Le procédé est arrivé en Europe par l Espagne  au XIIIème. Puis en Italie au XIVème. Puis après en France.

La fabrication en images:

1- On commence avec le marteau pilon. Alimenté en énergie par l eau de la rivière. Il y a eu à Fabriano jusqu'à 60 (80??) moulins à papier. La roue fait tourner l arbre à cames. Cames qui soulèvent et relâchent trois groupes de trois marteaux. Les trois premiers sont équipés de clous pointus. Les trois suivants de clous plats. Les trois derniers sans clou. Dans les bassins, des vieux tissus. De lin et de chanvre. Qui à la sortie sont déchiquetés et forment une pâte.

2 - Ensuite cette pâte passe dans les mains magiques du tamiseur. Il a un tamis avec une trame en fin métal, et c est son geste qui fait que la feuille sera feuille et qui décide du grammage. Sept ans d expérience il faut pour avoir le bon geste!!!!!

3 - Il retourne la feuille trempée sur une feuille de laine qui va absorber l eau.

4 - Vue sur le tamis et sa trame. Ici arrive le filigrane. Inventé à Fabriano. Il s agit de coudre des fils de métal en reliefs sur la trame. Ce relief entraîne une quantité moindre de papier à ces endroits, et du coup on voit apparaître les dessins en transparence. Un grand rebondissement dans le procédé, qui valut à Fabriano la fabrication des billets de banques, des titres importants, des papiers officiels infalsifiables pour le monde entier!!!

5 - On en était à sécher la feuille. Elle a déjà dégouliné sur sa feuille de laine. Maintenant elle passe à la presse pour se faire essorer. Presse manuelle bien sûr!! La roue est tournée à la main avec un levier en bois.

6 - Et la feuille est pendue. Comme du linge. Pour finir de sécher.

7 - Nous avons une feuille sèche. Mais impossible d écrire dessus, c est du buvard!!! Il faut donc l enduire de quelque chose d étanche. Ce quelque chose dépend des pays et cultures. Ici c est la graisse animale. Dans ce chaudron des peaux d animaux bouillies dans l eau. Ça va former une gélatine dans laquelle on trempe la feuille de papier.

8 - Et la touche finale. Ça ce sont des lissoirs. Passés à la main sur la feuille...pour la lisser! Et c est fini la feuille est prête.

9 - Le procédé pour étancher la feuille a changé avec la machine à vapeur. La feuille est acheminée par des rouleaux, dans le bain où elle doit tremper. Puis essorée à la sortie. Vient ensuite une autre machine qui la sèche en la faisant tourner lentement autour d un gros rouleau métallique chauffé. Elle en ressort sèche et prête à emploi. Le marteau pilon quant à lui n a pas changé dans son principe.

10 - Et dernière image. L évolution du filigrane. Ici fini le fil métallique cousu en relief. Le dessin est gravé à la main dans une plaque en cire. Un savoir faire ultra subtil qui a survécu dans une paire de mains aujourd'hui seulement!!!! Cette plaque en cire est le modèle qui sert à mouler le dessin dans une plaque de cuivre. Qui elle sert de modèle pour mouler la contre forme dans une autre plaque de cuivre. Ces deux plaques sont la matrice dans laquelle on presse un très fin grillage métallique. Qui à la sortie a pris la forme du dessin en relief. Cette grille en relief, elle est utilisée sur le tamis. L intensité du blanc ou du noir dépend de l épaisseur de papier, et donc de la profondeur de la gravure. Wouaou!!! Épatant le travail du graveur!!!

Un dernier mot sur la matière première. Lin et chanvre au début. Puis avec la découverte de l Amérique, on passe au coton. Le coton c est le top du top. Car il contient 98% (ou qqch dans le genre!!) de cellulose. Et c est la cellulose qui fait le papier.
Au jour d'aujourd'hui on utilise beaucoup le bois, qui contient 50% de cellulose. Alors trois productions différentes de nos jours. Pour le papier de basse qualité (journaux par exemple), quasi toute la prod est faite avec du papier recyclé. Pour la moyenne qualité (les rames de papier imprimante), c est le bois. Et les papiers de haute qualité (pour le dessin, l aquarelle), c est le coton.

Et bien voilà! C est pas exhaustif, c est un condensé résumé... Je ne voudrais surtout pas vous saouler!!!! 

Et pour ceux qui aiment partir en Week-end et sont intéressés, paraît qu il y a un très bon musée du papier à Fontaine sur Vaucluse!!! Quel magnifique coin en plus, le Lubéron!!!